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Est-ce aux GAFA de dire ce qu’on ne peut pas dire ?

Jan 28, 2021 | Actualité

L’intrusion des militants pro-Trump dans le Capitole a eu des conséquences qui dépassent le simple « coup de force politique » des supporters les plus radicaux de l’ex-président américain.

Qu’on soutienne ou non son action n’est pas la question dans le débat que je souhaite soulever. Là où je m’interroge, c’est sur la légitimité des Facebook, Youtube et autres Twitter à fermer les comptes que Donald Trump gérait sur ces plateformes.

You’re Fired !

Résumé rapide. A la suite de l’invasion du Capitole, et pour laquelle l’ancien président aurait reconnu à des proches sa « part de responsabilité » en ayant soufflé sur les braises du mécontentement,  Twitter, le réseau social préféré de l’ancien président, a décidé de suspendre définitivement son compte. Ont suivi :

👉 Mark Zuckerberg « himself », ce dernier ayant indiqué que les comptes Facebook et Instagram de D.Trump seraient bloqués pendant « au moins deux semaines« .

👉 Youtube (Google) a également suspendu  la chaîne de D.Trump et a supprimé une vidéo pour « risque de violence« .

👉 Amazon enfin, ayant coupé l’accès de ses serveurs au réseau social Parler, prisé des partisans de Donald Trump pour la totale liberté d’expression qu’il leur offre.

Des décisions radicales, inédites. Du jamais vu ! Et qui amènent forcément à la question suivante.

Réponse appropriée ou acte politique ?

C’est là un des cœurs du problème. Car tandis que certains y voient des mesures d’urgence appropriées pour éviter encore des troubles à l’ordre public, d’autres se demandent s’il appartient à des entreprises privées de censurer telle ou telle politique.

Car si par un simple claquement de doigts, les GAFA privent de débat des personnalités ou des plateformes d’échange (Parler), jusqu’où ira cette oligarchie numérique ?

Peut-on être juge et arbitre ? En agissant ainsi, les GAFA ont montré qu’ils disposent pratiquement d’un pouvoir qui était auparavant réservé aux tribunaux, celui de dire qui a le droit de participer au débat et celui qui doit en être exclu, sous prétexte qu’il représenterait un danger pour l’ordre républicain. Un pouvoir désormais dans les mains de quelques modérateurs (et surtout, des quatre ou cinq patrons qui les dirigent.)

Entreprise privée ou… zone publique ?

La nécessité d’empêcher les fake news, les appels à la violence et autres discours haineux est bien entendu au cœur des CGU (conditions générales d’utilisation) de ces entreprises privées. Elles sont dans leur droit d’agir en fonction de leur politique éditoriale.

Mais quand on s’appelle Twitter ou Facebook, et que l’on brasse plus de 320 millions d’utilisateurs pour le premier et près de 3 milliards (!) pour le deuxième, peut-on encore dire qu’on est une entreprise vraiment privée ? Leur influence est telle que toute décision « morale » qu’elles prennent a des impacts incalculables dans notre vie quotidienne.

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La justice… aux tribunaux !

Amazon, Facebook et Twitter ont privé Trump de leur espace d’expression. Or rien n’empêche l’ancien président d’organiser une conférence de presse pour dire ce que bon lui semble. Sa liberté de parole n’a pas été muselée. Elle a perdu des canaux de communication aujourd’hui indétrônables et quasi monopolistiques dans leurs domaines.C’est (presque) tout comme me direz-vous…

Comment préserver la liberté d’expression dans ces conditions, les avis différents et la richesse du débat ? Est-ce au pouvoir judiciaire, et à lui seul, de dire ce qui peut être admis et ce qui doit être condamné ?  C’est à mon sens une piste de réflexion que nos sociétés seront amenées à étudier très sérieusement désormais.

La question de la liberté d’expression est et sera toujours un débat passionnant. Quel est votre avis sur le sujet ? Discutons-en ensemble dans l’espace d’échange via le lien suivant Post LinkedIn ! 👇👇👇

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