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Auto entrepreneurs, pour le meilleur OU pour le pire ?

Sep 1, 2020 | Actualité

Comment souvent, faut-il voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ?

C’est la question qui m’est venue à l’esprit quand je suis tombé cet été, au hasard d’une lecture, sur cet article des Echos qui faisait état de la forte hausse du nombre d’auto-entrepreneurs en 2019 : + 26,5 % sur un an… Du jamais vu !

C’est donc un total de 1,71 million de personnes qui ont choisi aujourd’hui d’exercer leur activité en dehors du cadre du salariat. Pourquoi un tel levier d’attractivité ?

●    S’agit-il pour ces personnes de donner du sens à leur travail en donnant vie à un projet qui leur tenait à cœur depuis longtemps ?

●    D’être leur propre patron ?

●    Faut-il y voir là les premiers signes de l’impact de la crise sur un marché qui n’a plus rien à offrir ?

C’est probablement un mélange de tout ça. Mes sentiments sont donc partagés. A la fois…

😄 Positifs car…

👉 L’ubérisation du travail est un fait

D’ici 2027, plus de 50% de la main d’œuvre américaine sera freelance selon Upwork.Certes, les travailleurs indépendants couvrent une grande partie de métiers (experts marketing, rédacteurs, designers, développeurs informatique…), et il faut aussi faire la part des choses entre ceux qui travaillent en plus de leur activité salariée, et ceux indépendants à plein temps.

Il n’empêche ! C’est un chiffre qui n’a rien d’anodin.

Le développement du numérique et des plateformes Internet a fait naître une nouvelle façons de travailler, avec des non-salariés qui réinventent la façon dont on crée de la valeur.

👉 Leur impact économique est important

La puissance économique des auto-entrepreneurs ne doit pas être sous-estimée. Elle ne cesse de croître et dépassait les 15 milliards de chiffre d’affaires en 2019. Voilà pour le cadre…

Avec la multiplication, pardon que dis-je… L’EXPLOSION des plateformes de freelancing (Malt, Yoss, Crème de la Crème…), un chaînon manquant s’est créé entre les freelances et les besoins des entreprises. 

Pour ces dernières, c’est tout bénéf ! Des experts rapidement opérationnels, flexibles, au coût financier allégé par rapport à une embauche classique, sans lourdeur administrative …

En période post-covid, avec des budgets qui ont souvent été allégés, on peut comprendre le nombre croissant d’entreprises qui ont recours à leurs services.

👉 Ils donnent vie à une idée et créent de la valeur.

Une enquête Opinionway réalisée en 2019 auprès de 5114 européens, dans 5 pays différents (France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne et Pologne) montrait que 28% de français sont désireux de créer ou reprendre une entreprise. Nous sommes donc bons derniers, derrière l’Allemagne (31%), le Royaume-Uni (51%),  l’Espagne (55%) et la Pologne (62%).

La « loi Travail » de 2016 était censée engager notre pays dans ce qu’on appelle la « start-up nation ». La forte augmentation du nombre d’auto entrepreneurs ces dernières années est cependant réelle. Et nous pouvons aussi nous en réjouir.

Voir tant d’aspirants oser lancer des idées et des projets, sortir des sentiers battus, et prendre des risques pour travailler sur des sujets porteurs et créateurs de valeur à fort impact pour notre économie, ne peut qu’être encourageant. Les progrès ne se nichent pas dans la stagnation des modèles économiques dépassés, mais dans la curiosité, la coopération, la prise d’initiative et la recherche de nouveaux défis.

🤔Dubitatifs car…

👉 Les périodes de crise sont dévastatrices pour eux

Selon OpinionWay, pendant le confinement, 83 % des autoentrepreneurs ont dû stopper leur activité. Les mois les plus difficiles ayant été avril et mai, avec des chiffres d’affaires qui ont dégringolé de façon drastique. Si le chiffre d”affaires   trimestriel moyen a progressé de 9,2 % en 2019, il n’y a pas besoin d’être Nostradamus pour imaginer que l’embellie va connaître un sacré coup de frein cette année.

Et sans les aides de l’Etat (le fameux fonds de solidarité), plus d’un auto-entrepreneur sur deux aurait mis la clé sous la porte (précisons que ces aides étaient réservées aux  secteurs très impactés comme le tourisme, la culture et la restauration.) N’ayant pas droit au chômage partiel et disposant de peu de trésorerie, comment peuvent-il espérer tenir ?

👉 Les délais de paiement : ennemi public n°1

Je le constate tous les jours depuis plusieurs mois dans mon activité au sein de Overland et MonAgentDeRecouvrement.fr, les délais de paiement s’allongent à la faveur de cette crise inédite. Et les autoentrepreneurs vont en être les premières victimes.

Il y a une vraie différence entre l’entreprise qui dispose d’une réserve de cash lui permettant de tenir le temps d’être payée, et la petite structure de l’auto entrepreneur qui n’a pas de trésorerie. Entre les deux, la victime est vite désignée…

👉 Une précarisation des conditions de travail des auto-entrepreneurs

Pour la FNAE, les autoentrepreneurs seraient souvent « des jeunes diplômés sans expérience, des individus déçus du salariat ou des personnes non-diplômées voulant créer leur entreprise. »

En 2020, le secteur des micro-entrepreneurs fera face  l’arrivée de nouveaux entrants : ceux ayant perdu leur emploi et n’ayant pas d’autres débouchés, fragilisant de surcroît la situation parfois précaire de ceux qui étaient déjà sous ce régime. Comment feront-ils pour s’en sortir ? Assisterons-nous à une dépréciation de leurs honoraires afin qu’ils restent compétitifs et puissent décrocher quelques contrats ?

Plus que jamais, les micro-entrepreneurs ont besoin d’être soutenus. Considérer le travail indépendant comme un pan de chaque mesure du plan de relance doit être une priorité du gouvernement.

Entreprises, jouez aussi votre rôle. En les payant en temps et en heure, nous participerons tous à l’effort collectif qui permettra à l’économie de repartir.

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